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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/26

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L’Arrivée. Currière.

L’église actuelle, élevée sur les murs de l’ancienne, est de la fin du xve siècle : elle possédait des stalles remarquables que l’on admire aujourd’hui dans l’église de Saint-Laurent-du-Pont. Les bâtiments claustraux furent reconstruits en même temps que la chapelle, comme on peut en juger par certaines parties bien conservées qui portent le caractère de cette époque. Currière, à la fin du xviie siècle, avait encore tous les lieux réguliers que l’on trouve dans une chartreuse, mais, « vers 1700, D. Le Masson fit abattre le cloître avec ses douze cellules qui formaient un carré autour du cimetière, et rebâtit la maison sous une autre forme[1] ». C’est dire qu’elle a perdu tout son cachet spécial et cartusien.

Jusqu’à D. Le Masson, les Révérends Pères Généraux se retiraient, après le Chapitre, à Currière, pour y avoir, avec les exercices d’une communauté, moins de dérangements et de visites, ce qui leur permettait de prendre un peu de repos au milieu des soucis et des fatigues qu’entraîne le gouvernement d’un grand Ordre. Les religieux descendaient une fois tous ensemble pour saluer le Révérend Père dans sa retraite : c’était « le spaciament de Currière » dont il est question dans la vie du R. P. Jérôme Marchand, où l’on raconte avec quelle manière affable et généreuse ce religieux si mortifié et si bon accueillait ses confrères[2].

D. Le Masson et ses successeurs venaient prendre

  1. Notes par un Anonyme (peut-être le R. P. Dom Jean-Baptiste).
  2. D. Le Vasseur, Ephemerides.