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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/30

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L’Arrivée. L’Œillette.

l’a avancé, au temps de saint Bruno, par la raison bien simple qu’il n’y avait pas encore de chemin de ce côté. En outre, nous savons par l’Histoire que l’Œillette ne remonte certainement pas à cette époque. Les Coutumes de Guigues, rédigées en 1127, consacrent un chapitre spécial[1] au gardien du pont et de la maison fortifiée bâtie par saint Hugues, évêque de Grenoble, en 1084, non loin de la paroisse de Chartreuse (Saint-Pierre) ; dans ce chapitre, Guigues nous explique en détail les attributions du frère gardien : s’il existait dès lors une autre porte au pic de l’Aiguille, évidemment l’auteur que nous citons aurait dû en parler ; enfin, la Carte du Chapitre général de 1337 nomme les deux entrées du Désert, à savoir : l’une du côté du Pont vers le Sappey et l’autre par la Ruchère, mais ne dit mot du fortin de l’Œillette qui, en réalité, fut construit beaucoup plus tard, vers 1540[2], parce que les Chartreux devaient naturellement rester maîtres de la nouvelle route qu’ils venaient d’ouvrir à si grands frais sur leurs propriétés.

Au temps des guerres de religion en Dauphiné. disent nos Ephémérides, « sous prétexte d’occuper des positions importantes et de garder les passages-

    surmontée d’un donjon où était la chambre du portier ; sur une saillie du rocher, en face du pic, il y avait une petite tour.

  1. Consuetudines, 1 vol. in-fol. Basileæ, 1509, cap. lxiv. De Custode pontis Cartusiæ.
  2. En 1543, le lieutenant général de Dauphiné donna permission « de faire une porte et bâtir une maison sur le chemin de Saint-Laurent-du-Pont, pour empêcher l’entrée et abord de Chartreuse ». Analyse des titres de la Grande Chartreuse. Mss.