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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/31

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L’Arrivée. L’Œillette.

sages, trois bandes de soldats s’établirent, vers 1594, au Pont, à la Courrerie et à l’Œillette ; mais, loin de nous défendre, leur seule occupation fut de voler tout ce qu’ils purent trouver[1] ». En 1715, lorsque la Jarjatte fut construite à l’entrée du Désert, le gardien de l’Œillette vint y habiter, et dès lors la porte du fortin resta constamment ouverte ; toutefois, après 1750, l’Œillette fut réparée quelque peu « au temps des incursions du fameux Mandrin, sur le bruit qu’il avait formé le dessein de piller le monastère ; elle le fut encore en 1789, à l’époque où des bandes parcouraient les campagnes le fer et le feu à la main pour incendier les châteaux[2] ». Après 89, le fort tomba en ruines et fut démoli en 1856.

Sur le pic de l’Aiguille, à 40 mètres de hauteur, on voit une croix de fer placée en 1865 : elle fut bénite par le P. Louis Garnier, dont le nom est si connu. Déjà, au commencement du xviie siècle, une grande croix se dressait sur ce rocher, comme on peut s’en assurer en consultant une carte de l’époque que possède la Grande Chartreuse. Lorsque l’on plaça la croix actuelle, on trouva encore, au sommet, des crampons de fer, preuve bien évidente de ce que nous disons.

Passé l’Œillette, le voyageur entre sous le pre-

  1. Ephemerides, 27 sept.
  2. Tableau historique, p. 54. — En 1784, dit le géologue Guettard dans son Itinéraire à la Grande Chartreuse, p. 214, le Père coadjuteur, Dom A. Arnault, m’indiqua la présence de corps marins fossiles et d’oursins près de l’Œillette, et il y a près du Pas-de-l’Âne une cabane que les Chartreux nomment Cabane des Ursins.