Aller au contenu

Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —

XIVe siècle. R. P. Aymon d’Aoste.

taire et tranquille jusqu’au jour où il fut élu Général de son Ordre (1253) ; cinq années après, à force d’instances, il fit accepter sa démission. Bernard de la Tour eut pour successeur D. Riffier, de Valence, qui rédigea les Anciens Statuts sur lesquels nous aurons à revenir dans la suite. Nous avons parlé précédemment d’un de ses successeurs, le célèbre Boson, mort en odeur de sainteté après un généralat de trente-cinq ans (1278-1313).

§3. — Les XIVe et XVe siècles.

Au commencement du xive siècle, les paisibles habitants de la Chartreuse jouissaient, depuis près de deux cents ans, de la paix la plus profonde, et rien ne faisait présager qu’elle serait bientôt troublée par un grand malheur. Le R. P. Général d’alors, Aymon d’Aoste en Dauphiné, était un homme d’une mâle vertu et d’un indomptable courage qui fut mis à de rudes épreuves, mais ne défaillit point. Voici l’une de ces épreuves.

Les seigneurs de Granson en Suisse, ayant formé le dessein de bâtir une chartreuse dans leurs domaines, choisirent le vallon de la Lancy (ou de la Lance), sur les bords du lac de Neufchâtel. Les travaux commencèrent en 1317, et trois ans plus tard, au moment du Chapitre général qui se tint en l’année 1320 du 6 au 11 mai, un des fondateurs, Othon de Granson, se rendit à la Grande Chartreuse pour offrir définitivement la nouvelle plantation et la faire incorporer à l’Ordre sous le nom de Maison-chartreuse de Saint-Lieu-de-la-Lance.