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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/78

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XIVe siècle. Pillages.

sa province de mettre sous sa main le château d’Entremont et les autres biens de Montbel, comme d’un vassal tombé en félonie, le déclarant son vassal pour son château d’Entremont en Dauphiné. Cependant, l’exécution de ces ordres avait été différée, de sorte que Sébastien de Montbel, ayant eu le temps de s’accommoder avec les Chartreux, l’avait fait, et eux le servirent utilement pour obtenir le pardon du roi[1].

Un siècle plus tard, en 1633, Richelieu ordonnait de raser le château d’Entremont, mais on se contenta d’y mettre le feu : les plus gros murs résistèrent, le reste fut réduit en cendres. Soixante ans après, « la Grande Chartreuse, craignant avec raison que la terre d’Entremont ne tombât entre les mains de quelque possesseur qui lui fît éprouver de nouveau les violences qu’elle avait ci-devant souffertes, crut qu’elle ne devait pas perdre l’occasion de se mettre à couvert de tout ce qui pourrait à l’avenir troubler son repos. C’est pourquoi, le 17 décembre 1694, elle en fit l’acquisition du marquis de l’Hospital[2] ». Les Chartreux surent tirer parti de ces murailles informes en y mettant une maison de ferme où résidait un frère Donné qui surveillait leurs propriétés et distribuait leurs aumônes[3].

Aujourd’hui, de l’antique manoir des Montbel d’Entremont si puissants dans le pays, il ne reste

  1. Histoire de Dauphiné, t. II, p. 351.
  2. Analyse des Titres de Chartreuse.
  3. Entre autres, huit cents livres de pain par semaine.