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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/79

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XIVe siècle. Reconstructions.

que des ruines, mais comme leurs maîtres d’autrefois, elles ont grand air.

Après le terrible incendie du mois de mai 1320, le R. P. D. Aymon se proposa simplement de relever ce que les flammes avaient détruit et de restaurer ce qui existait encore.

Des bâtiments de bois pouvaient toujours être dévorés en un clin d’œil par le feu ; c’est pour ce motif que Dom Aymon commença à construire en pierre les cellules et les principales obédiences. Avec ses propres ressources, il aurait été incapable de le faire, mais de tous côtés on vint à son secours. Les Prieurs réunis pour le Chapitre général, et qui avaient été les témoins du sinistre, souscrivirent les premiers ; les maisons de l’Ordre se cotisèrent, les seigneurs et les princes[1], les ecclésiastiques, les pauvres comme les riches tinrent à honneur d’envoyer leur aumône ; quant aux habitants des villages voisins, ils offrirent de travailler avec les ouvriers, ce qui fut très utile. Les Chartreux ne l’oublièrent point, et dans le Livre des Anniversaires, il y a, au mois de juin, la commémoraison de tous ceux qui ont contribué à la construction des édifices de la Chartreuse. Le Souverain Pontife Jean XXII voulut prendre sa part à la bonne œuvre : « Vu, dit-il, la pauvreté des Chartreux, dont les rentes et les possessions sont si peu considérables qu’ils ont à peine de quoi se nourrir et se vêtir, nous les dispensons de payer certaines décimes qu’ils devraient à la Chambre

  1. Dorlandus, Chronicon, lib. IV, cap. XVIII, p. 219.