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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/81

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XIVe siècle. Reconstructions.

recevoir jusqu’à vingt religieux, dans le but de subvenir aux nécessités de l’Ordre, qui avait besoin de sujets pour les nouvelles maisons où l’on désirait surtout des profès de Chartreuse[1]. Toutefois, afin de conserver un souvenir du passé et pour maintenir le principe, on décida que les cellules ajoutées formeraient ce qu’on appela le second cloître, qui fut bâti à la suite et sur le plan de l’ancien. Au-dessus des portes des nouvelles cellules, on mit les mêmes lettres que dans le premier cloître ; seulement, elles étaient plus grandes pour éviter toute confusion ; on disait donc, par exemple : la cellule grand A, et la cellule petit A. Tous ces détails pourront paraître puérils : mais non, car s’il est sage de savoir se prêter aux exigences raisonnables de temps et de lieu, il est nécessaire de maintenir les principes ; or, un rien les conserve comme un rien les détruit. — Richard de Chausenc, sacriste et chanoine de Saint-Bernard de Romans, bâtit presqu’entièrement ce second cloître : pour cela, il abandonna aux Pères de la Grande Chartreuse un dépôt de 6.000 florins d’or qu’il leur avait confié[2].

Après avoir travaillé onze ans à reconstruire le monastère, Aymon désira prendre quelque repos pour se préparer à la mort. Il se démit de sa charge, et Dom Jacques de Vevey lui succéda. La tombe d’Aymon d’Aoste serait, à ce que l’on dit, la plus ancienne du cimetière actuel, ce qui semble très admissible, puisqu’il bâtit le cloître qui entoura ce nouveau cimetière.

  1. Annal., ad ann. 1324.
  2. Annal., ad ann. 1332.