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Page:Boutroux - Les principes de l’analyse mathématique.djvu/125

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concluons de l’étude qui précède que, quelle que soit l’unité choisie, toute longueur a, par rapport à cette unité, une mesure exacte qui est un rapport de longueurs, partant un nombre irrationnel on rationnel. Considérons, d’autre part, une série de longueurs dont les mesures par rapport à deux unités différentes sont respectivement et on a les égalités

(1)

fait que j’exprimerai en disant que les nombres irrationnels ou rationnels et sont des nombres proportionnels ; en d’autres termes, tout changement d’unité se traduit par la substitution aux mesures anciennes de mesures proportionnelles.

Les égalités marquées (1) sont des proportions numériques. On les énonce souvent ainsi : est à comme est à comme est à On peut aussi définir la proportionnalité en disant que les nombres se déduisent des nombres en les multipliant par un même facteur (non nul) qu’on appelle coefficient de proportionnalité ; ce coefficient est le nombre

Nous obtiendrons des nombres proportionnels lorsque nous traduirons en nombres les proportions géométriques.

Remplaçons, en effet, dans la proportion les longueurs par leurs mesures (l’unité étant arbitraire): nous aurons la proportion numérique :

À tonte transformation de cette proportion correspond une transformation semblable de la proportion géométrique, et réciproquement. Ainsi, tous les théorèmes euclidiens énoncés au no 96 pourront être vérifiés arithmétiquement[1] ; ils résultent immédiatetement des règles du calcul élémentaire, que l’on a le droit d’appliquer aux nombres irrationnels comme aux nombres rationnels.

  1. L’étude des proportions arithmétiques fait l’objet du livre VII des Éléments d’Euclide.