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Page:Boutroux - Les principes de l’analyse mathématique.djvu/514

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Cette représentation nous est aujourd’hui familière, car elle est entrée dans la vie pratique[1]. Nous en faisons usage lorsque nous traçons un graphique tel qu’une courbe de température ou une courbe de variation de poids,

Supposons, par exemple, que tous les jours d’un mème mois, à la même heure, nous avons relevé la température d’un malade. Pour rendre sensible à l’œil la variation progressive de la fièvre du malade au cours du mois écoulé, nous tracerons le graphique suivant. Prenant une feuille de papier quadrillé (fig. 184) nous marquerons sur une ligne horizontale, aux points de rencontre de cette ligne avec les lignes verticales consécutives, les dates 1, 2, 3, 4, 5, etc. Sur une ligne verticale (aux points de rencontre avec les lignes horizontales successives), nous indiquerons les températures[2] puis au-dessous etc. cela fait nous figurerons la température du malade un jour quelconque en prenant le point de rencontre de la verticale de ce jour avec l’horizontale correspondant au nombre de degrés lu sur le thermomètre.

Si le thermomètre donne le 1er du mois, le 2, le 3, les températures du 1er, du 2 et du 3 seront représentées sur la fig. 184 par les points Joignant ces divers points par une courbe continue, nous avons ce qu’on appelle une courbe de température.

Telle est, appliquée à un exemple moderne, la méthode de représentation des grandeurs variables, qu’exposait déjà, — ou à peu près, — l’évêque de Lisieux, Nicole Oresme, dans son Tractatus de latitudinibus formarum (1480)[3].

535. — C’est cette méthode que Descartes[4] systématise et

  1. Voir sur les courbes empiriques le chap. v des Notions de Mathématiques de Jules Tannery.
  2. Le signe signifie « degré » , vide no 104.
  3. Bibl. N. Rés. V. 884.
  4. Sur les rapports de la méthode cartésienne des coordonnées et de la théorie des sections coniques d’Apollonius, voir le chap. iv.