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Page:Boutroux - Les principes de l’analyse mathématique.djvu/81

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entre la surface (partie ombrée) limitée par cette courbe et la surface d’un polygone ? Il se peut qu’une telle égalité soit impossible à contrôler avec les instruments dont dispose le géomètre (règle, équerre, compas). Comment, en effet décomposer la figure courbe et la figure à angles en morceaux qui puissent se recouvrir ? En théorie, toutefois, nous pouvons toujours imaginer que la figure courbe soit fluide et que, sans en altérer la grandeur, nous puissions en modifier la forme de manière à la transformer en un polygone. Nous en concluons que les grandeurs des deux figures sont « comparables » (vide supra).

Les grandeurs superficielles des figures géométriques seront, d’une manière générale, désignées par le mot « aires »[1]. Les remarques qui précédent montrent que les aires se prêtent aux mèmes opérations que les longueurs.

L’opération qui a pour but de déterminer un polygone, et plus particulièrement un carré, ayant même grandeur qu’une surface limitée par une courbe est appelée « quadrature ».

57. Rectification des courbes. – Portons maintenant notre attention sur le contour des triangles ou polygones, c’est-à-dire sur la ligne brisée qui les limite (cette ligne comprend l’ensemble des côtés du polygone). Ce contour est une grandeur jouissant des propriétés énoncées plus haut (no 53), car, si l’on porte bout à bout l’ensemble des côtés du polygone, on obtient une longueur rectiligne ; cette longueur est souvent appelée[2] « périmètre du polygone ».

Considérons, semblablement, le « contour » d’une ligne courbe. Ce contour a une grandeur qui est une longueur, car, en théorie, nous pouvons toujours imaginer qu’il soit redressé et appliqué

  1. Le mot « surface » est souvent employé comme synonyme d’« aire », Cependant, il est préférable de réserver l’appellation de « surface » á la figure géométrique dont la grandeur indépendante de la figure) est une aire. Remarquons qu’il ne résulte pas de là que qui dit << surface » dit figure occupant dans l’espace une position ne varietur (cf. p. 6} note 1). Une surface qui se déplace en conservant même grandeur et même forme est toujours la même surface, à moins toutefois que l’on ne spécifie le contraire comme il arrivera dans certains chapitres de la science.
  2. C’est, en réalité, la mesure de cette longueur qui devrait être appelée périmètre.