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Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/63

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fille qui ne peut refuser les baisers honnêtes sans se faire moquer d’elle ou sans risquer de déplaire au jeune homme qui la recherche en mariage.

3o On ne doit pas trop facilement accuser d’un grave péché les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe qui, dans certains jeux, s’embrassent d’une manière décente et sans mauvaises intentions. On doit les détourner prudemment de cette manière de jouer, à cause du danger qui en est inséparable ; mais il importe beaucoup, pour leur salut, de ne pas les regarder, à la légère, comme coupables de péché mortel.


§ II. — Des attouchements impudiques


1o Je suppose des attouchements faits sur soi ou sur d’autres sans intentions lubriques ; car, alors ce seraient des péchés mortels.

2o Si ces attouchements sont faits par pure nécessité comme pour soigner des infirmités, ce ne sont nullement des péchés, mettraient-ils en mouvement les esprits génitaux et exciteraient-ils la pollution, pourvu qu’il n’y ait pas consentement ; cela résulte de ce que nous avons dit plus haut en parlant de la pollution.

3o On ne saurait excuser de péché mortel ceux qui sans cause légitime se livrent à des attouchements honteux sur des personnes de l’un ou de l’autre sexe, à cause du danger évident de la commotion des esprits et de la pollution. On doit regarder comme tels, les attouchements sur les parties vénériennes ou sur celles qui les avoisinent : se rend coupable du même péché celui qui porte avec complaisance morose les mains sur les seins d’une femme alors qu’ils sont couverts, car la sympathie donne naissance au grave danger de mouvement des esprits et de la pollution. Le péché ne nous paraîtrait pas mortel si on se contentait de toucher légèrement les vêtements d’une femme parce que cet acte n’est pas de nature à porter, d’une manière prochaine, aux actes vénériens.

La Croix, l. 3, no  902, regarde comme probable que les servantes ne commettent pas un péché mortel quand elles touchent les parties pudiques des enfants en les habillant, à moins qu’elles ne se complaisent ou se délectent dans ces attouchements. Je les regarde comme coupables de péché mortel si elles le font sans nécessité, à cause du danger qu’elles courent et font courir aux enfants de l’un et de l’autre sexe, surtout s’ils commencent à devenir grands. Les parents doivent avoir une extrême méfiance au sujet des servantes perdues de mœurs qui souvent enseignent le mal aux enfants en bas âge.

4o Une femme pècherait mortellement si même, sans être dominée par la passion, elle permettait des attouchements sur ses parties pudiques ou sur celles qui les avoisinent, ou bien sur les seins ; car alors elle s’exposerait évidemment au danger vénérien et participerait, en plus, à la passion d’autrui ; elle devrait repousser aussitôt l’agresseur, le réprimander, le frapper, repousser violemment la main, le fuir ou crier si elle pouvait compter sur du secours. Billuart, t. 13, p. 478.

5o Celui qui se complaît sans motif dans les attouchements des parties vénériennes, commet un péché véniel ou mortel, suivant le danger qu’il court de ne pas s’arrêter là. En effet, le danger n’est pas le même pour tout le monde ; chez beaucoup de personnes, les sens sont ébranlés par les moindres attouchements qui les mettent dans le danger prochain de pollution ; d’autres ont l’insensibilité du bois et de la pierre. Ces derniers, donc, ne sont point tenus à une aussi grande vigilance que ceux qui sont plus portés aux actes vénériens.