Aller au contenu

Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai dit sans motif, car il n’y a pas de péché dans ces attouchements lorsqu’ils sont faits dans un but raisonnable et sans mauvaise intention, par exemple, pour se laver ou pour calmer le prurit.

Bien plus, il est permis, après avoir éloigné tout danger de consentement, de se faire des attouchements, même en prévision de mouvements voluptueux et de la pollution d’ailleurs involontaires, lorsqu’on a de graves motifs, tels que de guérir une infirmité, ou, suivant l’opinion d’un grand nombre, de calmer un prurit insupportable, comme cela arrive souvent chez les femmes. Ligori, l. 3, no  419.

6o On ne doit pas regarder comme constituant des péchés mortels, les attouchements faits, en jouant ou par légèreté, sur les parties honnêtes d’une autre personne, soit du même sexe, soit de sexe différent, lorsqu’il n’y a pas grave danger d’exciter les passions. Toute leur malice, en effet, réside dans le danger ; or, dans ce cas, nous supposons que ce danger est léger.

Ainsi, il n’y a pas de péché mortel à tenir la main d’une femme, palper et presser ses doigts, toucher légèrement son cou ou ses épaules, poser le pied sur son pied, à moins qu’en raison de sa propre faiblesse ou de celle de la femme, il n’y ait danger grave d’exciter les passions.

Mais au contraire, le jeune homme qui attire une jeune fille sur ses genoux, l’y retient assise ou l’étreint en l’embrassant, commet, du moins ordinairement, un péché mortel, et on ne peut pas davantage excuser d’un semblable péché, la femme qui s’y prête volontiers.

L’expérience ne prouve que trop que des actes de ce genre entre personnes du même sexe font souvent naître le danger de tomber dans des actions honteuses. On doit donc les fuir ou les éviter avec soin, et on ne doit pas facilement les excuser de péché mortel, surtout lorsqu’ils résultent d’une affection sensible.

Mais ces actes et d’autres semblables ne constituent pas des péchés mortels chez ceux qui n’ont pas atteint l’âge de puberté, car le danger de pollution n’existe pas encore chez eux. On doit cependant les détourner avec prudence de ces sortes de jeux, car ils n’apprennent jamais trop tôt les règles de la décence, et, en cette matière surtout, on doit les prémunir même contre les fautes vénielles.

7o C’est un péché mortel rentrant dans la catégorie de la bestialité, de toucher, d’une manière lascive, les parties génitales des animaux. C’est encore un péché mortel de les manier par curiosité, par plaisanterie ou légèreté, jusqu’à l’écoulement de la semence, non pas à cause de la déperdition de la semence de la bête, mais parce que cette action excite fortement les passions de celui qui s’y livre. Voy. St Ligori, l. 3, no  420, Collet, Billuart et beaucoup d’autres. Sont d’une opinion contraire, Diana et Sanchez qui a cependant plus tard modifié son opinion. Enfin, selon La Croix, Sanchez et St Ligori, ce ne serait pas un péché mortel de les toucher sans intention lascive, pourvu qu’on n’arrivât pas jusqu’à l’écoulement de la semence. Concina, Collet, Billuart, enseignent la doctrine contraire, prétendant que cette action est dangereuse.

Celui donc qui aime la chasteté doit s’abstenir avec soin de pareils actes, et cependant les confesseurs doivent être prudents à l’égard de ceux qui en font l’aveu, de peur de tomber dans le danger de les troubler en pure perte.

Il est reconnu par tout le monde que ceux qui, par nécessité, aident dans le coït les animaux domestiques, tels que chevaux, taureaux et porcs, ne