Page:Bouyer - Claude Lorrain, Laurens.djvu/107

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plus retenu I image des Audelvs m de ( lhaniamie : ils ne vibrenl pas au souvenir de la pehle luinée villageoise < | u < * I Angevin Joachim du Bellay u ;i pas oubliée sur les bords imposants du Tibre; aucune nostalgie ne les trouble, et ce manque de regrets fait les nôtres... Mais quelles diffé- rences il accent dans I emploi d un même langage ! Quelles physionomies opposées dans l'idéal portrail d un même séjour! Héroïque, l'oussm dirige sa ci promenade» vers une Tbébaïde ombragée pour des stoïciens; idyllique, Claude évoque une Arcadie bienbeureuse. L'un, parcou- i.iiil la campagne romaine à la rccherclie des buissons austères comme son âme el des nobles échappées, repeuple d'idée la Palestine cl la Grèce; l'autre, en lace du soleil et de la mer, son miroir, enclôt dans I or des couchants cl la pâleur des aubes une sorte d'Italie surnaturelle, moins imposa nie. quelquefois plus vraie, souvent plus champêtre, aussi pure toujours.

Il se peut que le génie poussi?iesque ait révélé le style à noire ignorant : mais la grâce de I instinct n'a poinl voulu se guinder à sa morne grandeur. A la suite dePous- sin qui pouvait dire avec le Ion de Corneille :

Rome n'esl plus dans Rome, elle est toute où je suis.

Claude apparaît 1res vacinien : son rêve s'éclaire, pur. paisible, un peu mol et redondant comme le Fénelon du Télémague. Il laisse aux héros les vallons sourcilleux de YAcqua Acetosa; ses pas descendenl vers les douceurs de Castel Gandolfo. devant I espace... Un chalumeau l'attire ;