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VI
DISCOURS

est vrai que Timée de Locres en fait mention, mais il n’en parle que comme de choses imaginaires, auxquelles l’on ne doit pas ajouter foi, et il ne les rapporte que dans le dessein de montrer qu’elles sont nécessaires pour contenir les hommes par la crainte des châtiments. »

Le savant Brucker est du même sentiment que Thomas Gale. Il met l’ouvrage de Timée de Locres infiniment au-dessus de celui de Platon. Écoutons-le parler lui-même. « Le livre de Timée de Locres, dit-il,[1] mérite d’être confronté avec celui de Platon qui porte le même nom ; on pourra voir ainsi en quoi Platon s’est éloigné de son original. Il y a longtemps que les savants ont observé que ce philosophe, au lieu d’éclaircir certaines opinions de Timée, en les traitant beaucoup plus

  1. Meretur tamen Timœi libellus cum Platonis Timœœ conferri, ut inde patent, in que hic ab illo recesserit. Dudum enim observatum est viris doctis, Platonem, dum Locro lucem dare constituit, in nonunllis locis simpplicem & rectum scriptorem anili supestitione, & commentis quibusdam ex Ægyptiorum scholis corrupisse, & putida quadam diligentia illuc congessisse, quœ commodius & modestius notantur a Timœo, veluti sunt nugœ περὶ μεταφύσεως, in quibus nimius est Plato, , quas explicat quidem, sed confictas ait Timœus. Dum etiam dialogistica methodo Timœi physiologium Plato explicuit, scriptorem satis luculentum, si Doricam dialectum tollas, obscuravit. Jacobi Bruckeri Tom. I. pag. 1127.