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Page:Boyer-d-Argens Timee-de-Locres 1763.djvu/42

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DE LOCRES.

aſſemblage de ſubſtances ſimples ſans parties. Comment eut-il pu croire, que les premieres parties de la matiere fuſſent abſolument incorporelles, puisqu’avant la revélation perſonne n’avoit eu aucune idée de la parfaite ſpiritualité, même de celle de la nature divine.


Τουτέων δὲ, τὸν μὲν, τᾶς τἀγαθῶ φύσιος εἶμεν, θεόν τε ὀνυμαίνεσθαι, ἀρχάν τε τῶν ἀρίστων. La premiere de ces deux cauſes de tous les êtres, c’est l’Eſprit, qui eſt de la nature du bien, il eſt nommé Dieu. chap.  I. §. 1.

Les philoſophes payens, ceux mêmes qui ont été les plus éclairés, n’ont pu donner d’autre idée de la nature de Dieu, qu’en le faiſant conſidérer comme la ſource & l’origine du bien, la bonté & la puiſſance. Voila les deux ſeules qualités, par les quelles ils l’ont toujours défini ; les Chrétiens, qui vinrent après eux, n’ont pu avoir, malgré la revélation, des idées plus diſtinctes de la Divinité, parceque ſa nature ne peut être apperçue (à cauſe de la foibleſſe de notre raiſon) que par les notions que nous avons des vertus humaines ; ces notions nous font connoître, que le principe de ce qu’il y a de meilleur doit être ſouverainement bon, & ſouverainement puiſſant. C’eſt là tout ce que les Écritures ſaintes ont pu nous donner d’intelligence.

« Nous appercevons Dieu, dit S. Baſile, par ſes ouvrages, mais nous ne pouvons point découvrir ſa nature : Car ſi ſes ouvrages ſont à la portée de nôtre raiſon, il n’en eſt pas de même de ſon eſſence. » Ἡμεῖσς ἐϰ τῶν ἐνεργειῶν γνωρίσειν τὸν Θεὸν ἡμῶν, τῆ δὲ οὐσία αὐτῆ προσεγγίσειν οὐχ ὑπιχνούμεθα, αἱ μὲν