Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

perdu son argent. Un ambitieux l’auroit accordé avec plus de plaisir à un courtisan disgracié. Et je crois que ces juges, lorsqu’ils ne ressentoient pas les mêmes passions que celui qui présentoit sa requête, la lui accordoient plus souvent par grace, que par une véritable persuasion de nécessité.

Le courrier va partir, & je finis ma lettre. Porte-toi bien, mon cher Isaac, & prospère tous les jours davantage.

De Paris, ce…

***


Lettre XI.

Jacob Brito à Aaron Monceca.

Je continue d’examiner les beautés de Rome. Je considère avec un plaisir mêlé d’étonnement, les restes de la grandeur de ces fameux Romains. J’allai hier voir le capitole. Sur les ruines de l’ancien, on a bâti un palais moderne, dont Michel-Ange, fameux architecte, a donné le dessin. Après avoir examiné ce qu’il renferme de curieux, je donnai un vaste champ à mes réflexions. Quelle seroit, disois-je en moi-même, la surprise de Marius, de Sylla, de César, de Sertorius & de Pompée, s’ils revenoient