Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/152

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elle point, répond un autre ? Voilà la marquise & le chevalier ensemble. Elle s’est séparée de son mari depuis huit jours : mais elle s’embarrasse fort peu des discours, & mène ses affaires bon train. »

La médisance est la seule occupation qu’ont une grande partie des gens qui vont se promener dans ce jardin. Il en est un autre [1], fréquenté par des personnes d’un caractere different.

Ils sont uniquement occupés de nouvelles. Ils s’intéressent aux affaires de tous les princes de l’Europe. L’un assure qu’il sait de bonne part que Thamas-Kouli-Kan n’entrera jamais en aucune négociation avec la Porte. L’autre proteste qu’il ne doute pas du contraire. Un troisieme raisonne sur les préliminaires de la paix entre l’empereur & la France. Il veut gager cent pistoles qu’ils ne pourront avoir une durée fixe & stable, & que la guerre recommencera dès le printems. Un vieux officier réformé assure que la France sera obligée de faire la paix, & qu’elle est dans l’impossibilité de continuer la guerre.

Il en donne pour preuve la différence de la valeur des troupes d’aujourd’hui à celle de son temps ; & soutient, que quiconque n’a pas vu M.

  1. Le Luxembourg.