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de celle-ci. Je tâche de t’écrire alternativement de quoi amuser ton esprit, & de quoi l’instruire. Je me figure que j’ai en toi tous les goûts à contenter ; & je traite les différents sujets qui s’offrent à mon imagination.

De Paris, ce…

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Lettre XIV.

Aaron Monceca, à Isaac Onis, rabbin de Constantinople.

Je retournai il y a quelques jours, mon cher Isaac, examiner les bibliothéques dont je te parlai dans ma derniere lettre. Je parcourus les ouvrages des anciens docteurs que les nazaréens appellent les Peres. J’y trouvai plusieurs choses excellentes, &, dignes de l’attention d’un philosophe ; & je fus surpris de l’aigreur & du fiel que des gens, qu’on regarde comme les modéles de la modération, ont répandu dans plusieurs endroits.

Je jugerai que les livres de quelques auteurs payens, tels que sont les offices de Cicéron, & les préceptes d’Epictete ; contenoient une morale plus pure, & plus conforme à la loi