Aller au contenu

Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du caractere de ceux qui la composent.

« Il en est des courtisans ainsi que des autres hommes. La nature ne les a pas formés d’un limon différent. Elle n’a pas choisi leur ame dans un autre magasin. L’éducation a changé & ajouté quelque chose à leur extérieur ; mais l’intérieur chez eux est le même que chez nous.

« L’on trouve à la ville les vices & les vertus qui regnent à la cour ; & quelque forme que prennent les passions, il est aisé au philosophe de les reconnoître.

« Pour avoir une idée juste de la cour, il faut l’examiner de deux vûes différentes. L’on apperçoit aisément alors que ce qu’on croit un mystere impénétrable ne vient que d’un préjugé qui empêche d’approfondir par soi-même une chose qui paroît au-dessus des lumieres ordinaires.

« La vertu, le mérite, la science & l’esprit, ce sont-là les premiers objets auxquels je vais m’attacher. Je parcourra ensuite les vices opposés à ces vertus. De cet examen résultera la preuve d’une parfaite ressemblance entre les hommes, dans quelque état que Dieu les ait placés. Il sera facile ensuite de conclure qu’il est aussi aisé