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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/29

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croient que c’est attaquer Dieu, que de démasquer le vice & l’hypocrisie.

Cependant, ce que je prévoyois est arrivé. L’on m’a regardé, parmi certaines gens, comme un homme dont la religion étoit suspecte ; & l’on m’a voulu rendre responsable des sentiments de mon auteur. N’y a-t-il pas de l’extravagance à vouloir exiger qu’un Juif approuve des maximes & des usages qui sont directement contraires à sa loi & à ses préjugés ? S’est-on scandalisé des lettres de l’Espion Turc ? Elles sont infiniment plus hardies que celles dont j’ai donné la traduction. Cependant on n’a pas cru, chez les honnêtes gens, devoir rendre responsable le François des maximes du Musulman.

Si l’approbation des connoisseurs, le succès d’un ouvrage, récompensent un auteur de la peine que peuvent lui faire certains discours, j’ai lieu de me consoler de la critique de quelques ignorants, &