Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/182

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regretter à tous les gens sensés la privation des anciens usages. Un des souverains pontifes nazaréens dit expressément dans ses écrits, qu’il seroit très-nécessaire, pour prévenir & arrêter bien des crimes, de remettre les choses sur l’ancien pied.[1]

Lorsque le prédicateur eut achevé son panégyrique, on chanta plusieurs hymnes en musique ; & le fameux Somis dont je t’ai parlé, y joua du violon, d’une manière si parfaite, qu’il sembloit par l’effet de l’harmonie qui sortoit de son instrument, que les ames de tous ceux qui l’écoutoient fussent en extase. Dans toutes les louanges qui furent prodiguées à Philippe de Néri, il fut fait fort peu mention de Dieu : l’on ne l’invoqua que vers la fin de la fête, & lorsque la cérémonie alloit finir.

  1. C’est le pape Pie II. Parmi ses sentences & ses proverbes on trouve : Sacerdotibus magnâ ratione sublatas nuptias, majori restituendas videri. Platina in Vitis Summ.Pontif. Rom. Edit. Venet. ap. Guill. de Fontaneto 1518. in-folio, folio 155 verso. Con ran ragione le nozze sono state tolte á sacerdoti, con maggiore se gli doveriano restituire. Hist. di Platina, pag. 399. d’Ediz di Venezia, appresso Giacomo Leoncino 1572. in-folio. On a défendu le mariage aux prêtres, par de grandes raisons ; mais par de bien plus grandes, on devroit le leur permettre. Histoire de Platine, sous_ Pie II. C’est un pape,& un pape sçavant qui parle. On a voulu constater la fidélité de ce passage.