Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/109

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victoire parce qu’elles approchaient du Cupidon jusqu’à presque le chatouiller avec le filet à papillons, tantôt pleurant leur infortune parce qu’un pas imprudent en avant les rejetait d’un quart de lieue en arrière, lorsque, enfonçant la tête dans l’un des « ah ! ah ! » dont je vous ai parlé, la gouvernante observa que la statuette se voilait, par intermittences, sous quelque chose de comparable à la toison laineuse d’un mouton roux. Madame de Matefelon mit cela sur le compte de troubles de la vue et dit que de telles illusions se produisent fréquemment, à jeun, lorsqu’on s’est levé de très bon matin. Cependant, ayant regardé à son tour, elle fut témoin du même phénomène. Mademoiselle de Quinconas regarda de nouveau et poussa un cri. La toison laineuse était celle d’un homme sauvage, tout au moins, si toutefois ce n’était celle du diable. Cette toison, à chaque apparition nouvelle, exhibait une laine plus grossière et du plus répugnant aspect ; les narines de la gouvernante en croyaient humer l’odeur de suint. Tout à coup cette bourre s’arrêta et obstrua en son fin bout la longue lunette creusée dans la verdure.