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EN VACANCES

Et l’œil expert de Mlle Zélie voyait en effet qu’elle disait plus vrai peut-être encore qu’elle ne croyait. Les traces des grands soucis de Mlle Cloque s’accentuaient de jour en jour.

— Allons ! allons ! cette belle jeunesse-là va avoir vite fait de nous ragaillardir !… Voyons, mesdemoiselles, faut-il que je vous serve ? Tout l’étalage est à vous… Ah ! mille pardons !…

Mlle Zélie était appelée vers un autre groupe. Les cinq jeunes filles se regardaient avant d’oser choisir dans leurs petits paniers plats grillagés, un des gâteaux innombrables, frais, appétissants.

— Dépêche-toi, Geneviève, dit Mlle Cloque, je n’ai pas l’intention de rester longtemps.

Geneviève étendait la main. Elle s’arrêta pour dire aux demoiselles Houblon :

— La voilà !…

Elle montrait Léopoldine qui passait, semblant se disputer en dessous avec ses deux tantes. Sans doute celles-ci avaient été averties de l’épisode de l’omnibus par la sœur converse, et l’on essayait de vider cet incident en famille, au lieu d’entrer comme tout le monde à la pâtisserie.

Mais Léopoldine, s’avisant qu’on la regardait, fit volte-face, sans consulter ses tantes qui furent obligées de la suivre, et elle apparut, fière comme un paon, dans un des deux salons qui composaient la maison Roche.