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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/148

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EN VACANCES

Subitement, tout s’interrompit. Marie-Joseph s’inclinait profondément devant Mlle Cloque et se retournait aussitôt vers Geneviève, en lui adressant de la tête et de toute la souplesse de son corps le plus gentil des saluts. La jeune fille rougit en lui donnant la main. Les quatre demoiselles Houblon se reculaient, tandis que Léopoldine ouvrait des yeux émerveillés sur le joli sous-lieutenant.

Le comte et la comtesse vinrent complimenter Geneviève de ses succès. On se mêla et l’on dit des choses banales. On mit la réserve de Mlle Cloque sur le compte de sa faiblesse, car elle était visiblement troublée et ne parvenait point à dissimuler son malaise. Les conseils lui furent prodigués ; il n’était question que d’hygiène. Les Grenaille excellaient dans les soins corporels. La comtesse nomma une méthode de gymnastique suédoise. Dès le matin, au saut du lit, elle la pratiquait ; puis elle marchait un certain nombre d’heures ; elle avait maigri de huit livres. Elle mettait une telle ardeur à parler que sa voix couvrit heureusement une phrase fâcheuse qu’adressait une des demoiselles Houblon à la juive, en lui demandant si elle avait été élevée au Sacré-Cœur.

Cet entretien tout physiologique sauvait la situation. On n’en était pas redevable au seul hasard. Il répondait aux préoccupations dominantes et aux habitudes familières des Grenaille-