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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/149

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MADEMOISELLE CLOQUE

Montcontour. « Très bien, très bien, mais la santé avant tout, » tel était le mot favori de la comtesse.

Mlle Cloque était retombée sur sa chaise, et elle avalait de temps en temps une gorgée d’eau. Son chapeau, orné de dentelles noires, était noué, sous le menton, par des brides de soie, au nœud bien fait. Sous ses bandeaux de cheveux gris encore épais, ses yeux emplis d’anxiété cherchaient un refuge illusoire au milieu d’une conversation qui lui était étrangère. Elle n’avait jamais fait de gymnastique ni suédoise ni autre, et la tournure toute morale de son esprit se refusait à reconnaître l’importance de cette cure exclusivement matérielle. Elle pensait qu’elle se porterait très bien si la religion était triomphante et si sa nièce était heureuse.

— Est-ce que Mademoiselle a pris des leçons d’équitation ? demanda la comtesse.

C’était une chose à laquelle la vieille tante n’avait point songé.

— Comment ! fit Mme de Grenaille, mais c’est indispensable !

— Pas pour faire une honnête femme, dit Mlle Cloque.

On trouva que Geneviève, qui tout à l’heure avait rougi assez vivement, était pâlotte. Tout le monde la regarda, ce qui lui ramena le sang à la figure.

— Elle est délicieuse, dit le comte. Quel est