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MADEMOISELLE CLOQUE

Il faisait des réussites. Mlle Cloque, dans sa précipitation avait laissé ouverte la fenêtre de la rue de la Bourde. Il n’avait pas osé la fermer. Le vent d’octobre qui soufflait fort dérangeait son jeu. Et il maintenait ses petits paquets de cartes à l’aide des pierres des Basiliques qu’il avait prises sur la cheminée.

— Comment ! s’écria Mlle Cloque, mais ce sont des reliques de Saint-Martin !

— Est-ce possible ? dit l’abbé ; elles constituent d’excellents presse-papier.

Et il les remit lui-même en place, non sans respect, mais avec une certaine familiarité d’homme habitué au toucher des objets sacrés.

Il se leva pour prendre congé. Il chatouilla du doigt le menton de Geneviève :

— Elle est pâlotte, elle est pâlotte, dit-il en regardant la tante d’un air entendu.

On envoya chercher le docteur Cornet, médecin de la maison. Puis on mit Geneviève au lit dès avant le dîner, non qu’elle fût malade, mais à cause de la fatigue qui résultait de son indisposition. La tante préférait d’ailleurs que la jeune fille, déjà ébranlée, ne fût pas témoin de l’entretien qu’elle devait avoir avec Loupaing, durant lequel il était possible que l’on échangeât des paroles vives.

Elle avait coutume d’aller elle-même tous les trois mois, payer son loyer, entre les mains du propriétaire. Elle tenait à honneur de s’y