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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/239

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MADEMOISELLE CLOQUE

Immédiatement une longue protestation s’unit à celle de Mlle Cloque.

— Que résulte-t-il de cela, dit Mme Chevillé, même en mettant les choses au pire ? Que la jeune fille a été autorisée à suivre une chasse à courre. Évidemment elle y était accompagnée de plusieurs personnes de son sexe, et elle était sans doute confiée à la garde de Mme la comtesse.

— Madame, dit Mme Bézu, ce n’est pas possible, cela ne se fait pas. Une mère ne confie pas sa fille à une étrangère, surtout dans une partie de plaisir de cette sorte !

— Mais, dit Mlle Cloque, Mme la comtesse n’est pas une étrangère pour ces demoiselles.

— Enfin, vous, ma bonne, confieriez-vous votre nièce pour une chasse à courre ?

— Oh ! moi, moi, je suis peut-être un peu rigoriste sur ces questions-là… Et d’abord, j’aurais une bonne raison de refuser : c’est que Geneviève ne monte pas à cheval.

— Est-ce que la jeune Archambault montait, à Marmoutier ? demanda quelqu’un en se tournant vers Geneviève.

La jeune fille répondit d’une voix blanche et qui semblait étouffée dans sa gorge :

— Oh ! non, madame, on ne faisait pas d’équitation à Marmoutier.

— Elle aura donc appris pendant les vacances.

Geneviève cousait avec une application exagérée, la tête sur son ouvrage.