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MADEMOISELLE CLOQUE

Elle répondit sans se détourner :

— Sous les papiers, dans la petite boîte ronde où il y a écrit : pâte pectorale.

Mlle Cloque remarqua un amoncellement de papiers recouverts de l’écriture haute, hachée et pointue qu’adoptent toutes les élèves du Sacré-Cœur ; elle distingua même des lignes inégales qui pouvaient être des vers. Ce diable de docteur aurait-il eu l’intuition complète de la réalité ? Mais, qu’importait-il, maintenant ? Elle ne saurait plus rien apprendre des mémoires de Geneviève, quels qu’ils fussent. Elle fureta du bout des doigts, sous les papiers, jusqu’à la boîte de pâte pectorale, et referma le pupitre sans insister.

— Ah ! bien ! dit Geneviève, tu es meilleure chercheuse que moi. Tu trouves tout de suite !

Alors elle vint elle-même au pupitre. Elle le rouvrit ; et, pendant que sa tante énumérait le contenu de la caisse, elle restait pensive devant les papiers.

La tante continuait d’affecter de n’y pas prendre garde ; Geneviève dit :

— En ai-je un désordre là-dedans ! crois-tu ? Tu ne me grondes pas de tenir ainsi toutes mes affaires en pagaille ? Ah ! si j’étais encore au couvent !…

Mlle Cloque recommençait de compter, croyant s’être trompée. Geneviève poursuivit toute seule :

— Il est vrai que si j’étais au couvent, on ne