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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/295

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MADEMOISELLE CLOQUE

tion violente contre les choses accomplies, avaient eu peur un moment.

— Où allons-nous ? s’étaient risqués à demander quelques pèlerins.

— Au Cirque ! avait répondu M. Houblon, afin de nous entendre sur la conduite à tenir…

Il avait loué de ses propres deniers le Cirque de la ville, pour y parler devant les pèlerins assemblés

On ne comprit pas ; on demanda des éclaircissements ; il en donna ; on comprit moins encore. Enfin la lumière se fit ; on ne s’était point du tout entendus. Ces braves gens ignoraient pour la plupart l’existence du parti basilicien. Ils venaient assister aux fêtes, quelles qu’elles fussent. D’ailleurs ils pensaient premièrement à déjeuner. Ils se disloquèrent, se répandant dans les hôtels et les auberges.

M. Houblon eut environ trente personnes au Cirque. Il parla néanmoins ; il les conquit, les maintint fermement tout le jour. Mais que faire d’un troupeau si mince ? On s’abstint : c’est la force du faible. Pendant les cérémonies, et pour ne point entendre les paroles de triomphe de M. l’abbé Janvier, M. Houblon, des plans à la main, promena pacifiquement les trente protestataires autour de la colossale enceinte présumée de l’ancienne Basilique. Ensemble ils foulèrent dans toute son étendue probable, le sol qu’honora jadis le monument deux fois ruiné