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LES DEUX BLESSÉES

par les temps modernes. Très loin de la rue Saint-Martin et de la Chapelle, ayant passé par un labyrinthe de petites rues, ils n’avaient pas atteint l’emplacement de l’antique atrium, « ou déambulatoire » prononçait M. Houblon. Il n’y avait pas à dire, les plans étaient là ; on les leur faisait toucher du doigt. Et le cicérone passionné décrivait la chose énorme telle qu’elle avait dû être, telle que des yeux plus fortunés l’avaient vue. Il prononçait des mots techniques mêlés à de fortes images évocatrices. Si celles-ci laissaient un doute dans l’esprit des auditeurs, on retombait inébranlablement sur les autres. Il parlait de basiliques trichores et d’absides pentachores. Il citait des descriptions tirées de manuscrits du ixe siècle :

Ingrediens templum… etc.

Et se retournant tout à coup vers le nord, le plan à la main, un bras étendu vers la droite :

A parte orientis… s’écriait-il.

Par moments, dans son exaltation, il oubliait de traduire, ce qui ne produisait pas mauvais effet.

— La tour ? messieurs, dit-il, en répondant à une interrogation, mais la tour elle-même, quelque soit son éloignement de la bâtarde reconstitution actuelle, ne posait pas le pied en dehors de l’enceinte !

— Oh ! s’écriait-on, en signe d’admiration.

Et il en citait la preuve tirée de Grégoire de Tours :