Aller au contenu

Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
EXTRÉMITÉS

est venue ici trois fois le mois dernier, avec sa note, rapport aux costumes de voyage de Mademoiselle ? Ah ! dame ! les déplacements, les voyages économiques, ça n’est pas pour rien !… Elle a dit qu’elle reviendrait tantôt, du moment que ces demoiselles étaient arrivées.

— C’est bon ! c’est bon ! fit Mlle Cloque en s’asseyant précipitamment.

— Faut-il bien vous faire de la bile comme ça, Mademoiselle ! Profitez donc de ce que votre propriétaire est gentil. Il a arrosé votre parterre tous les jours. L’autre matin je l’ai pris qui béchottait le massif de rosiers. Il n’y a pas d’homme plus comme il faut quand il s’agit de vous et de Mademoiselle. « Son loyer ? qu’il me disait encore, hier au soir, à la brune, son loyer ? est-ce que j’ai une figure à pressurer le monde ? On est au-dessus de ça ; on est au-dessus de ça ! »

— Ah !… il vous a dit ?…

Ainsi Loupaing s’était flatté de faire des générosités à sa locataire ! On savait qu’elle avait deux termes en retard ! Comment avait-elle commis l’imprudence de croire à l’amitié dont l’accablait Loupaing ? Comment en était-elle arrivée à ne se point gêner pour lui écrire au mois de juillet : « Nous sommes si loin… à cause des formalités d’expédition, voulez-vous garder ma quittance jusqu’à notre retour ? »

Et, ne pensant plus qu’au bien-être immédiat de sa nièce, elle avait consacré à un prolongement