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MADEMOISELLE CLOQUE

de séjour la somme due à Loupaing. Elle venait de toucher en arrivant quelques petits coupons qu’elle pensait lui verser en acompte. Mais elle avait oublié la couturière : les costumes supplémentaires commandés en hâte, pour partir au plus vite, quand c’était pour Genevière une « question de vie ou de mort ! » Comment se tirer de là ?

Plutôt que d’avoir des obligations à Loupaing, elle résolut de s’entendre avec la couturière. Mais celle-ci surprit ces demoiselles pendant le déjeuner, étant entrée parle porche de la plomberie. Sans même passer par la cuisine, et de l’air égaré d’une personne qui vient pour la première fois, elle se présenta par la porte-fenêtre entr’ouverte au doux soleil de la fin d’octobre.

— Ah ! pardon ! mesdemoiselles, je vous dérange ? Je reviendrai.

— Mais non, mais non ! entrez donc !

— Mon Dieu ! que je suis donc fâchée ! Voilà ce que c’est quand on ne connaît pas les habitudes… C’était pour prendre les nouvelles commandes de ces demoiselles… Vous avez fait un bon voyage, au moins ? Et alors, j’avais apporté en même temps la petite note…

Mlle Cloque, ordonnée comme les gens de fortune extrêmement modeste, n’avait jamais fait attendre un fournisseur. Confesser sa gêne devant Geneviève qui en était la cause involontaire, lui répugnait particulièrement. Son