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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/349

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MADEMOISELLE CLOQUE

— Précisément ! Il faut voir ça ! Si nous avons une minute de reste, nous entrerons… Ah ! par exemple, je me prive de parler au Frère Gédéon !

— Il est donc toujours là ?

— Lui ! Ah bien ! Puisque Mme Pigeonneau a eu la faiblesse d’abandonner la place, tu penses qu’il en a profité ! Tu verras le magasin qu’on lui a réservé dans la nouvelle construction. Ça n’a pas d’apparence sur la rue. On entre par la petite porte allant à l’escalier de la crypte, et il y a là une magnifique salle pavée en mosaïque, avec des vitraux, et consacrée à la vente. Il paraît que leur église lilliputienne était encore trop grande : on a rogné dessus pour la boutique ! Tu verras : avec le dessin des fenêtres, ça a quelque chose d’oriental. Le marquis prétend que le Frère est là-dedans comme un juif d’Alger : il ne manque que des babouches…

— Tu te montes la tête avec tout ça ! disait Geneviève, laisse-les donc tranquilles avec leur Saint-Martin !

Et, regardant à la pendule du salon d’attente de Stanislas de Wielosowsky :

— Déjà deux heures et demie ! dit-elle. À cette heure-là, tous les jours, excepté le jeudi et le dimanche, il y a le vétérinaire qui passe en tilbury… C’est le moment où le juge de paix de Port-de-Piles, qui suit un régime contre le diabète, arrive à pied juste en face du maréchal ferrant, et il se range pour éviter la poussière de la voiture…