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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/402

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LA FIN

— … ure… ure… ure !

Geneviève dit :

— Que je jure ? c’est ce que tu demandes, n’est-ce pas ? Oui, oui, ma bonne tante ! Je jure de rester honnête, toute ma vie !…

La main de Mlle Cloque retomba lourdement, à la suite de l’effort qu’elle avait fait. L’hilarité s’éteignit et l’œil, encore une fois, se ferma. Elle devait savourer l’assurance de ce prolongement d’honnêteté, par delà sa mort, au milieu des compromissions générales. Le ciel qui l’avait tuée par le spectacle de la plus redoutable de celles-ci, du moins lui faisait la grâce du souvenir.

Jules Giraud frappait à la porte :

— Dis donc ! Geneviève : si tu venais un peu ? C’est le propriétaire, je ne sais pas comment m’en dépêtrer. Il ne veut pas croire au malheur ; il vient pour une question de bail.

— Rentrez doucement, dit Geneviève, je vais descendre le mettre à la porte.

Comme elle apparaissait au bas de l’escalier obscur, Loupaing dit, avant d’avoir vu ses larmes :

— Ah ! voilà quelqu’un à qui parler. C’est rapport au bail à renouveler. La bourgeoise n’est pas sans savoir que les loyers ont augmenté dans le quartier, depuis que les affaires marchent…

— Ma tante a été frappée, il y a une heure, d’une attaque de paralysie ; on l’attend à passer d’un instant à l’autre…