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L’ORDRE DES MOTS.

Il ne sera pas inutile d’ajouter ici, en manière de contre-partie, ce qu’il est advenu des idiomes dérivés du sanscrit. Aux anciens cas de la déclinaison sanscrite sont venus se souder des mots ayant la même signification que nos prépositions ἐν, πρός, παρά, ἐπί, etc., mais qui, en se mêlant au substantif précédent, n’ont pas tardé à faire l’impression de flexions casuelles. Il en est résulté des déclinaisons d’un aspect tout nouveau.

C’est ainsi qu’on a des locatifs finissant en majjhe, majjhi, mahi, mai, ce qui nous représente le mot sanscrit madhjē, « au milieu ». Un autre locatif se termine en thāni, thāi : il y faut voir le substantif sanscrit sthānē, venant de sthānam, « la place ». Un troisième locatif est en pāsē, pāsi : c’est le sanscrit pārçvē, « au côté ».

Le datif est pareillement représenté par des flexions très variées. Il peut être en kāchē, kahi, khē, ce qui est le mot sanscrit kakšē, « au côté ». Il peut aussi être en līdhē, lajē, laē, laī, lē, ce qui est le sanscrit labdhē, « pour le bien de ». Il peut être en āthīm, ce qui est le sanscrit arthē, « dans l’intérêt de ». Il peut être en kāgi, ce qui est le sanscrit kārjē, « pour le bien de ». Il peut être en bātī, vātī, ce qui est le sanscrit vārtlē, « en faveur de[1] ».

  1. Hoernle, A Comparative Grammar of the Gaudian Languages. Londres, Trübner, 1880, p. 224, s.