façon constante à se simplifier, nous pouvons dire que la simplification est la loi de la grammaire de cette langue. Et, pour arriver à notre sujet, si certaines modifications de la pensée, exprimées d’abord par tous les mots, sont peu à peu réservées pour un petit nombre de mots, ou même pour un seul mot, qui assume la fonction pour lui seul, nous disons que la spécialité est la loi qui a présidé à ces changements. Il ne saurait être question d’une loi préalablement concertée, encore moins d’une loi imposée au nom d’une autorité supérieure.
Tout le monde connaît la distinction, devenue banale à force d’être répétée, des langues dites synthétiques et des langues dites analytiques. Tout le monde aussi peut dire d’une façon plus ou moins complète en quoi consiste la différence. Mais comment s’est opérée cette évolution, par quelles causes, là-dessus règnent encore les idées les plus vagues et les plus inexactes.
Personne n’a mieux exprimé que J.-J. Ampère, dans un livre justement critiqué, mais qui, sur ce point, représente encore à l’heure qu’il est les idées du grand nombre, la façon dont on se représente le rapport existant entre le latin et les langues romanes. Je cite ses paroles :