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CHAPITRE III
L’IRRADIATION
Ce qu’il faut entendre par ce mot. — L’irradiation peut créer des désinences grammaticales.
Nous appelons ainsi, faute d’un autre terme, une série de faits qui n’a pas encore été dénommée. À vrai dire, on ne l’a guère observée jusqu’à présent, quoiqu’elle soit d’une réelle importance pour la psychologie du langage[1].
Quelques exemples feront comprendre de quoi il s’agit.
Les verbes latins en sco, comme maturesco, marcesco, sont communément appelés « inchoatifs », parce qu’ils ont l’air de marquer un commencement d’action ou une action qui se fait peu à peu. Mais cette nuance n’appartenait pas primitivement à la désinence sco. On ne la trouve pas dans nosco, « je connais » ; scisco, « je décide » ; pasco, « je nourris », etc.
- ↑ Il faut excepter toutefois les deux savants américains M. Wheeler et M. Lanman, dont on trouvera cités les travaux plus loin. M. Ludwig, sous le nom d’Adaptation, a d’abord attiré l’attention de ce côté.