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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/109

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AURORA FLOYD

CHAPITRE XXVII

« Ma femme !… ma femme !… ma femme !…
je n’ai plus de femme ! »

Le Lion d’Or avait repris sa tranquillité accoutumée quand Mellish y rentra. Les jurés étaient retournés à leurs diverses occupations, enchantés d’en avoir été quittes si facilement. Les villageois, qui avaient encombré les abords de l’auberge pour entendre ce qu’ils pourraient sur ce qui s’était passé à la séance, s’étaient tous dispersés. L’hôtelier, enfin, était en train de dîner, avec sa femme et sa famille, dans une petite salle très-confortable. Le digne aubergiste déposa son couteau et sa fourchette quand John entra dans la première salle, et il quitta son repas pour recevoir un visiteur aussi distingué.

M. Hayward et M. Lofthouse sont dans le café : voulez-vous prendre la peine de venir par ici, monsieur ?

Il ouvrit la porte d’une chambre tapissée, meublée de tables en acajou et ornée d’une demi-douzaine de gravures coloriées représentant les courses de Doncastre, la grande course entre Voltigeur et Flying-Dutchman, ainsi que d’autres événements hippiques qui avaient eu une certaine célébrité. Le coroner était assis à l’extrémité d’une des longues tables, et Lofthouse se tenait debout près de lui. Dork, le constable de Meslingham, se tenait près de la porte, le chapeau à la main ; il avait l’air très-alarmé. Hayward et Lofthouse étaient tous les deux fort pâles.

Un coup d’œil rapide suffit à John pour voir tout cela et quelque chose de plus : une cuvette pleine d’eau teinte de sang et une feuille oblongue de papier mouillé qu’Hayward tenait pressée sous sa main.