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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/195

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AURORA FLOYD

signifiaient rien jusqu’à ce qu’il ait été prouvé que c’était sa nièce qui les avait écrits.

— Comment savez-vous que c’est l’enfant de ma sœur qui a écrit cela ? — demanda-t-il.

— Ah ! j’en suis bien sûr, et c’est bien elle qui a écrit tout cela, — répondit l’idiot. Allons, lâchez-moi, s’il vous plaît, — ajouta-t-il avec une servile politesse. — Je ne savais pas que vous étiez son oncle. Comment pouvais-je le savoir ? Je n’ai pas envie de faire de la peine à Mme Mellish, quoiqu’elle n’ait pas été bonne pour moi. Je n’ai rien dit à l’enquête, n’est-ce pas ? quoique j’aurais pu en dire autant que ce soir, et que je n’aie pas dit de mensonges. Mais quand les gens me tourmentent à propos de celui qui est mort et demandent ceci, ou cela, et autre chose encore comme si j’avais le droit de tout savoir, je suis libre de dire mes pensées, je pense. Bien sûr, bien sûr… que je suis libre de dire mes pensées.

— Je vais de ce pas trouver M. Mellish pour lui répéter ce que vous avez dit, misérable coquin ! — cria le Capitaine.

— Ah ! faites, dit Hargraves avec malice ; — il y a là dedans quelque autre chose qui sera du nouveau pour lui cependant.


CHAPITRE XXXIV

Découverte de l’arme avec laquelle Conyers a été tué.

M. et Mme Mellish retournèrent à la maison dans laquelle ils avaient été si heureux ; mais il ne faut pas croire que cette charmante habitation de campagne pût redevenir tout d’un coup la demeure qu’elle avait été autrefois, avant l’arrivée de Conyers et avant l’événement tragique qui avait si subitement terminé son court service.