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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/221

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AURORA FLOYD

— Si vous voulez parler de l’endroit où le meurtre a été commis, c’est là, — dit-il.

— Oh ! je comprends bien, — répondit l’inconnu.

Il regarda le banc, l’examinant d’un côté puis d’un autre, comme un habile tapissier qui prend des mesures pour une fourniture. Puis, marchant lentement autour de l’étang, il parut plonger dans la profondeur de l’eau stagnante, avec ses petits yeux gris.

Bulstrode surveillait cet homme, tandis qu’il prenait cette photographie mentale de l’emplacement. Tout cela paraissait être naturel à ses manières, qui étaient tout à fait différentes de la pénétrante curiosité d’un médisant ou d’un officieux.

Bulstrode se leva quand l’homme s’en alla, et marcha lentement vers lui.

— Restez où vous êtes, John ! — dit-il en quittant son compagnon. — Je veux savoir quel est cet homme.

Il s’éloigna, et rejoignit l’étranger à environ cent pas de l’étang.

— Je désire vous dire quelques mots avant que vous quittiez le parc, mon ami, — dit-il tranquillement. — À moins que je ne me trompe, vous êtes un agent de la police secrète, et vous avez des lettres de créance de Scotland Yard.

L’homme secoua la tête avec un calme sourire.

— Je ne suis pas obligé de dire à tout le monde mes affaires, dit-il froidement. — Ce sentier est un passage public, je pense ?

— Écoutez-moi, mon bon ami, — dit Bulstrode. — Cela sert peut-être vos projets de vouloir jouer au fin, mais moi je n’ai pas de raison pour le faire, et j’aime autant venir tout de suite au fait. Si vous êtes venu ici dans le but de découvrir le meurtrier de James Conyers, vous ne pouvez pas être mieux reçu que par le maître de la maison.

En parlant, il désigna les cheminées gothiques.

— Si ceux qui vous emploient vous ont promis une bonne récompense, M. Mellish triplera volontiers la somme offerte. Vous n’aurez pas à vous plaindre de sa libéra-