Aller au contenu

Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
AURORA FLOYD

rangée : tout est raccommodé et a des morceaux, et si l’un des boutons s’en était allé, bien sûr qu’elle l’aurait recousu avant qu’il fût perdu.

— Merci, Dawson, — reprit l’agent avec l’amicale condescendance d’un supérieur. — Bonsoir.

Le jardinier s’éclipsa, très-satisfait d’être délivré de la terrible présence de ses supérieurs et de retourner à sa viande froide et à ses pickles dans la salle aux domestiques.

— Je crois que je tiens le nœud de l’affaire, monsieur, — dit Grimstone quand la porte se fut refermée sur le jardinier. — Mais moins on parle, mieux cela vaut. Je vais prendre la liste des numéros des bank-notes, s’il vous plaît, monsieur, et je crois que je reviendrai vous voir pour les deux cents livres, monsieur Mellish, avant qu’un de nous soit plus vieux de bien des semaines.

Grimstone, ayant la liste faite par le prudent Archibald Floyd placée sûrement dans la poche de son paletot, retourna donc à Doncastre par une calme nuit d’été, et fort préoccupé de l’affaire qu’il avait entreprise.

— Il y a une semaine, cela prenait très-mauvaise tournure pour la dame, — pensa-t-il en passant à travers l’herbe pleine de rosée de Mellish Park, — et je m’imagine que la direction qu’ils ont prise aurait mis Scotland Yard sur une fausse trace et l’y aurait laissé jusqu’à ce que la bonne soit apparue. Mais cela devient clair, cela s’éclaircit magnifiquement, et je crois qu’il en sortira un des plus jolis cas que j’aie jamais eu en main.