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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/256

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AURORA FLOYD

ou falsifié son nom, ou détourné de l’argent, ses idées sont fixées sur un sillon, et ne peuvent jamais s’élever plus haut que Liverpool et le paquebot américain.

Chivers écouta respectueusement les communications de son patron. Il était très-content de voir que la sérénité de son esprit revenait graduellement.

— Maintenant, je vais vous dire, Tom, — dit Grimstone. — Si ce garçon nous a faussé compagnie, il est parti et nous ne pourrons pas chercher à le rattraper avant dix heures et demie ce soir, quand il y aura un train qui nous prendra pour Liverpool. S’il ne nous a pas faussé compagnie, il n’y a qu’un seul chemin par lequel il puisse quitter Doncastre, et c’est par la station : ainsi vous resterez ici patient et tranquille jusqu’à ce que vous me voyiez ou entendiez parler de moi. S’il est à Doncastre, je me ferai pendre si je ne le trouve pas.

Après cette puissante affirmation, Grimstone partit, laissant son éclaireur faire le guet pour la venue probable de l’idiot.


CHAPITRE XXXIX

Bulstrode expie le passé.

Mellish et Bulstrode se promenaient de long en large sur la pelouse devant les fenêtres du salon pendant la même après-midi que l’agent et son subordonné avaient perdu de vue Hargraves. C’était un temps lourd que cette période de veille et d’attente, d’incertitude et d’appréhension, et le pauvre John s’agitait amèrement sous le fardeau qu’il avait à supporter.

Maintenant que le bon sens de son ami était venu à son secours, et que quelques simples paroles prononcées ouvertement avaient dissipé le terrible nuage du mystère,