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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/274

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AURORA FLOYD

qui s’échappa des lèvres de Stephen aurait offert cette preuve.

— C’est l’argent, — dit Bulstrode, — je vous prends à témoin, monsieur, qui que vous soyez, que j’ai trouvé ce gilet et ce portefeuille en la possession de cet homme, et que je les lui prends après un combat, dans lequel il a attenté à ma vie.

— Ah ! ah ! je le connais assez, — balbutia le marin ; — c’est un mauvais gredin, et lui et moi nous nous sommes déjà rencontrés.

— Je vous prends à témoin que cet homme est l’assassin de James Conyers.

— Quoi ! — hurla Prodder. — lui, ce vilain deux fois atroce, c’est lui qui m’a mis dans la tête que c’était l’enfant de ma sœur Eliza… que c’était Mme Mellish…

— Oui, oui, je sais. Maintenant nous le tenons. Courez à la maison et envoyez chercher un constable, pendant que je reste ici.

Prodder y consentit volontiers. Il avait aidé Talbot au premier moment sans aucune idée de l’importance de l’affaire. Maintenant il était tout aussi animé que Bulstrode. Il grimpa par-dessus le treillage et courut vers les écuries, guidé par la lumière des fenêtres des chambres des grooms.

Talbot attendit très-patiemment pendant son absence. Il se tint à quelques pas de l’idiot, surveillant Hargraves qui rongeait sauvagement ses liens, dans l’espérance peut-être de se détacher.

— Je serai toujours prêt pour vous, — dit le jeune habitant de Cornouailles, — si jamais vous êtes prêt pour moi.

Une foule de grooms, de garçons d’écurie vinrent avec des lanternes avant que les constables arrivassent, et à leur tête parut Mellish, très-inquiet et ne comprenant rien à ce qui se passait. La porte du cottage fut ouverte, et tous ils firent irruption dans la petite chambre, où, étourdi par les grooms, les jardiniers, les garçons d’écurie et la suite, Mellish tomba dans les bras de son ami et pleura.

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Qu’ai-je à dire de plus sur ce simple drame de la vie