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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome II.djvu/99

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AURORA FLOYD

tigables travailleurs qui, quand la tâche du jour est accomplie, entendent la voix du Maître, dans le calme du soir, qui les invite à partager son repos.

Mellish, en se reportant à sa femme, reconnaissait humblement qu’il n’avait été comparativement qu’un paresseux inutile. Il avait distribué le bonheur à ceux qui s’étaient trouvés sur son chemin, mais il ne s’était jamais détourné de son chemin pour faire des heureux. Sans doute le Riche était un maître généreux pour ses serviteurs, bien qu’il ne fît jamais attention au mendiant assis sur le seuil de sa maison. L’Israélite qui puisait l’instruction aux lèvres de l’inspiration, ne demandait pas mieux que d’accomplir ses devoirs envers son prochain, mais il lui restait à apprendre la véritable signification de cette épithète familière ; et le pauvre John, comme le riche jeune homme, était prêt à servir fidèlement son Maître, mais il avait encore à apprendre comment il fallait le servir.

— Si je pouvais lui épargner jusqu’à l’ombre de l’ennui et de la douleur, je partirais demain en pèlerinage à Jérusalem, — pensait-il. Que ne ferais-je pas pour elle ! Quel sacrifice me semblerait trop grand ?… quel fardeau trop lourd à porter ?


CHAPITRE XXVI

Au Lion d’Or.

Dork, le constable, arriva à Doncastre vers une heure un quart du matin, et se rendit directement au Grand Cerf. Cet hôtel était fermé depuis deux heures environ, et ce ne fut que par l’exercice de son autorité que Dork parvint à se faire ouvrir, et obtint une audience de l’aubergiste endormi. On trouva le garçon qui avait conduit