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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

nion dans sa première entrevue avec le père de la femme qu’il aimait.

Dunbar fit le récit du meurtre. Les deux hommes furent terrifiés par cette nouvelle.

— Mais où est Sampson Wilmot ? — s’écria Balderby ; — c’est lui que j’avais envoyé à votre rencontre, sachant que c’était la seule personne de la maison qui se souvînt de vous et dont vous pussiez vous souvenir.

— Sampson est tombé malade en route, d’après ce que m’a dit son frère, — répondit Dunbar. — Joseph a laissé ce malheureux vieillard quelque part en chemin.

— Il n’a pas dit où ?

— Non ; et, chose étrange, j’ai oublié de le lui demander. Le pauvre diable m’a amusé avec les vieux souvenirs du passé dans le trajet entre Southampton et Winchester, et nous n’avons que très-peu parlé du présent.

— Sampson doit être bien malade, — reprit Balderby ; — car sans cela il serait revenu à Saint-Gundolph Lane me raconter ce qui s’était passé.

Dunbar sourit.

— S’il était trop malade pour arriver jusqu’à Southampton, il ne pouvait évidemment pas retourner à Londres, — dit-il avec une suprême indifférence.

Balderby, qui avait très-bon cœur, fut chagriné à l’idée du désespoir que Sampson avait dû éprouver en se trouvant abandonné et malade parmi des étrangers.

Arthur garda le silence : il était assis un peu à l’écart des deux autres hommes et il examinait Dunbar.

À trois heures, l’enquête commença. Les témoins appelés furent deux Irlandais, Patrick Hennessy et Philip Murtock, qui avaient trouvé le cadavre dans un ruisseau, près de Sainte-Cross ; M. Cricklewood, le médecin ; le bedeau, qui avait vu les deux hommes, leur avait parlé, et avait ensuite montré la cathédrale à