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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

— Combien de temps êtes-vous resté dans le petit bois avec le défunt ?

— Pas plus de dix minutes.

— Et vous ne pouvez désigner l’endroit où vous l’avez laissé ?

— Pas très-facilement ; si j’étais sur les lieux, je pourrais peut-être l’indiquer.

— Quel temps s’est-il écoulé depuis le moment où vous vous êtes éloigné de la cathédrale avec Wilmot jusqu’à votre retour sans lui ?

— Peut-être une demi-heure.

— Pas plus longtemps ?

— Non, je suis sûr du fait.

— Merci, monsieur Dunbar, cela suffira pour le moment, — dit le coroner.

Le banquier retourna à sa place.

Lovell, qui l’observait toujours, vit que sa main, forte et blanche, tremblait un peu pendant que ses doigts jouaient avec les breloques brillantes suspendues à sa chaîne d’or massif.

Le bedeau fut interrogé ensuite.

Il déclara qu’il flânait dans la cour de la cathédrale au moment où deux hommes l’avaient traversée. Il raconta comment ils s’en allaient bras dessus bras dessous, riant et causant ensemble.

— Quel était celui des deux qui causait en passant près de vous ? — demanda le coroner.

M. Dunbar.

— Avez-vous entendu ce qu’il disait ?

— Non, monsieur, j’ai entendu sa voix mais pas les paroles.

— Quel temps s’est-il écoulé depuis le moment où M. Dunbar et le défunt se sont éloignés de la cour de la cathédrale jusqu’au retour de M. Dunbar ?

Le bedeau se gratta la tête et regarda Dunbar avec incertitude.