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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

— Mais en admettant qu’il fût cinq heures lorsque M. Dunbar a reparu, cela ne ferait jamais que trois quarts d’heure d’absence, puisque vous avouez qu’il était quatre heures un quart quand il a traversé la cour.

Le bedeau se gratta de nouveau la tête.

— Je m’étais un peu attardé hier dans l’après-midi, monsieur, — dit-il, — et je n’ai songé à mon thé qu’un peu tard.

— Et vous croyez donc que M. Dunbar a été absent une heure ?

— Oui, monsieur, une heure ou plus encore.

— Une heure ou plus encore ?

— Oui, monsieur.

— Il est resté absent plus d’une heure ; est-ce ce que vous voulez dire ?

— Cela peut-être, monsieur, je ne tiens pas bien compte du temps.

Lovell avait tiré son portefeuille et prenait des notes sur la déposition du bedeau.

Le vieillard continua à raconter comment il avait montré la cathédrale à M. Dunbar. Il ne parla pas de cette faiblesse soudaine qui avait surpris l’Anglo-Indien à la porte de l’une des chapelles, mais il dit que les manières du riche banquier avaient été affables à l’extrême. Il déclara que Dunbar avait attendu d’abord à la porte de la cathédrale, puis dans la cour l’arrivée de son valet. Il ne se fit pas faute de faire l’éloge de l’amabilité de l’homme riche.

Les témoins qui vinrent ensuite et qui furent les plus importants étaient les deux moissonneurs, Murtock et Hennessy, qui avaient trouvé le cadavre de l’homme assassiné.

Hennessy fut renvoyé de la salle pendant que Murtock faisait sa déposition ; mais les témoignages des deux hommes s’accordèrent parfaitement.