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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

de sa nature ! Que le Ciel vienne en aide à ceux qui cherchent à répandre la foi et l’enseignement chrétien dans tout le pays ! car ce n’est que par ce moyen que les prisons encombrées auront moins de prisonniers et les potences moins de victimes.

Le vol des habits du mort et de tout ce qu’il pouvait avoir sur lui au moment du crime donna une nouvelle tournure à l’assassinat aux yeux de Lovell. Le cas était clair et simple maintenant et le devoir du jeune homme ne lui répugnait plus, car il avait cessé de soupçonner Dunbar.

Les constables avaient déjà été mis sur pied ; l’endroit où le meurtre s’était commis et les environs avaient été fouillés avec soin. Mais aucun vestige des habits du mort n’avait été trouvé.

Le témoignage du médecin fut très-bref. Il déposa qu’en arrivant aux Armes du Forestier il avait trouvé la victime sans un souffle de vie, et qu’il avait jugé que la mort datait de plusieurs heures. D’après les écorchures et les marques de la gorge et du cou, quelques contusions derrière la tête et d’autres traces trouvées sur le cadavre, traces qu’il décrivit minutieusement, il était clair pour lui qu’une lutte avait eu lieu entre la victime et quelque autre personne, sinon plusieurs ; qu’elle avait été renversée ou était tombée avec violence ; et que la mort avait été en dernier lieu occasionnée par la strangulation et la suffocation.

Le coroner questionna le médecin très-minutieusement et lui demanda depuis combien de temps, selon lui, la victime avait cessé de vivre. Le médecin refusa de faire une réponse positive sur ce point ; il dit seulement que lorsqu’il avait été mandé, le cadavre était froid, et que la mort remontait peut-être à trois heures ou à cinq heures. Il était impossible de dire au juste le moment où la mort avait eu lieu.

Les dépositions du garçon et du maître de l’Hôtel