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HENRY DUNBAR

Ce fut là le fait que rapporta le bedeau en présence de sir Arden Westhorpe. Ce fait et le témoignage d’un petit garçon qui avait rencontré la victime avec Dunbar tout près de l’endroit où avait été trouvé le cadavre, constituaient toutes les charges contre le riche banquier.

Aux yeux de sir Arden Westhorpe, l’agitation qu’avait montrée Dunbar dans la cathédrale était un point concluant. Pourtant, qu’y avait-il de plus vraisemblable que la possibilité d’une faiblesse momentanée chez l’Anglo-Indien ? Il n’était plus un jeune homme, et quoique sa poitrine large, ses épaules carrées et ses bras longs et musculeux fussent des indices de force physique, cette vigueur naturelle pouvait avoir été détruite par les effets d’un climat brûlant.

De nouveaux témoins comparurent ce jour-là ; c’étaient des gens qui affirmaient avoir été dans le voisinage du petit bois et dans le petit bois lui-même, dans cette fatale après-midi.

D’autres paysans, outre les deux Irlandais, avaient passé sous les arbres au clair de la lune. Des piétons désœuvrés avaient erré dans le petit bois au crépuscule, et pas un d’entre eux n’avait vu Wilmot ou n’avait entendu quelque cri d’angoisse ou de terreur.

Un homme déposa qu’il avait rencontré dans le petit bois, entre sept et huit heures, une espèce d’individu mal mis, moitié bohémien, moitié colporteur.

Lovell questionna ce témoin sur l’extérieur et les allures de l’homme qu’il avait rencontré.

Mais le témoin déclara qu’il n’y avait rien de particulier dans les allures de cet homme. Il n’avait pas paru confus, agité, pressé ou effrayé. Il avait l’air d’un robuste gaillard aux traits grossiers brûlés par le soleil et d’assez mauvaise mine, mais c’était tout.

Balderby fut entendu. Il expliqua dans quelle splendide position se trouvait Dunbar comme chef de la