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HENRY DUNBAR

pourrait peut-être éclairer la justice sur les antécédents et les relations du défunt.

Le jeune avoué parcourut la ligne en s’arrêtant à chaque station. À Basingstoke, il apprit qu’un vieillard, voyageant avec son frère, était tombé malade et était mort depuis. Une enquête avait eu lieu à son sujet quelques jours auparavant, et il avait été enterré aux frais de la paroisse.

Ce fut le 21 août qu’Arthur visita Basingstoke. Les gens de l’auberge du village lui dirent que le vieillard était mort le 17 à deux heures du matin, quelques heures seulement après que son frère l’eut abandonné. Il n’avait plus parlé depuis l’attaque de paralysie.

Il était donc impossible d’obtenir aucun renseignement. La mort avait fermé la bouche de ce témoin.

Mais même si Sampson Wilmot eût vécu, qu’aurait-il pu dire ? Ses antécédents n’auraient pas éclairci le mystère de sa mort. C’était, en somme, un meurtre ordinaire, un meurtre commis pour ce que possédait la victime : une montre en argent peut-être, quelques souverains, un habit, un gilet et une chemise.

Le seul fait qui tendait à impliquer Dunbar dans ce meurtre, c’est qu’il était la dernière personne vue en compagnie de la victime, et qu’il n’était pas d’accord avec le bedeau sur la longueur du temps écoulé entre son départ de la cathédrale et son retour.

Aucun magistrat, en possession de son bon sens, ne pouvait envoyer l’Anglo-Indien en cour d’assises avec d’aussi faibles preuves que celles-là.